Orange Bank est un projet qui devient de plus en plus une réalité avec une ambition bancaire réelle et un plan stratégique qui sera lancé officiellement en 2017.
Pour y arriver Orange, va acquérir la banque française en ligne groupama banque mais, aussi lorgne quelques fintech. Pour rappel, L’opérateur téléphonique a déjà pris des participations minoritaires dans trois de ces start-up qui bousculent la finance. Dernière opération en date : un investissement dans le spécialiste tricolore du crowdfunding, KissKissBankBank Technologies.
Aujourd’hui on peut croire, sans nul doute, qu’Orange va créer une banque 100% mobile et digitale, dès le départ, avec 90 ou 95% de services bancaires du quotidien. Pas simplement un service de paiement mobile. Ensuite, l’opérateur tentera d’aller plus loin que la simple dématérialisation des opérations bancaires telles que les virements ou la consultation de compte en ligne. Il est question de faire du smartphone un instrument incontournable pour interagir avec sa banque depuis l’endroit où l’on se trouve à savoir : des services allant du compte courant, en passant par l’épargne, le crédit, l’assurance et le paiement. Ou l’encaissement de chèques sur le simple envoi d’une photographie du chèque, une procédure aujourd’hui appliquée aux États-Unis.
Cependant, trop tôt pour en donner des détails ou les objectifs de pénétration du marché : le projet est encore en gestation et, la finalisation de la transaction avec groupama, soumise à l’approbation des autorités de contrôle sera effective au troisième trimestre 2016. D’après le communiqué conjoint des deux entreprises, Stéphane Richard, PDG d’Orange, a dit que le lancement d’une banque n’est pas un obstacle. « Orange bénéficie d’une combinaison d’atouts essentiels et uniques pour réussir le lancement d’une banque innovante 100% mobile : une marque forte incarnant des valeurs clés comme la sécurité et la fiabilité, un solide réseau de distribution, et surtout la confiance de 28 millions de clients »a-t-il déclaré. Il estime que le partenariat avec Groupama permettra au Groupe d’accélérer dans la mise en œuvre de son ambition stratégique, afin de pouvoir proposer à ses clients les services Orange Bank dès le début 2017 en France.
De son côté, Thierry Martel, le dirigeant de Groupama, a déclaré « Ce partenariat s’inscrit pleinement dans la stratégie de Groupama qui vise depuis toujours à offrir des services financiers globaux et très innovants à ses sociétaires et clients ». Il ajoute « le savoir-faire d’Orange et sa maitrise de la fiabilité digitale vont permettre de dépasser les applications bancaires actuellement disponibles sur les smartphones ».
L’évolution de la réglementation bancaire
Des sociétés « Orange money SA » sont agréées en qualité d’établissement de monnaie électronique en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Mali. A ce titre, explique cette note, elle est inscrite sur la liste des établissements de monnaie électronique tenue par la la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO. Autrement dit, le groupe télécoms français a obtenu dudit régulateur trois agréments pour émettre de la monnaie électronique dans chacun de ces trois pays. Le groupe français a également obtenu un agrément similaire auprès de la Banque centrale de la Guinée.
Ces agréments étaient devenus nécessaires du fait de l’évolution de la réglementation. En effet, Ils vont permettre à orange plus de flexibilité pour le développement de nouveaux services et également davantage de responsabilités pour le bon respect du KYC [Know your customer, les processus de vérification d’identité des clients. Concrètement, les agréments d’émission de monnaie électronique, obtenus dans ces différentes zones monétaires permettront au groupe télécoms de gérer sans partenaire bancaire le paiement de factures ou des transferts d’argent à partir des comptes Orange Money de ses clients.
Afrique, berceau des innovations d’orange
L’Afrique est l’incubateur de toutes les innovations d’orange y compris les services bancaires :
En 2008 en Côte d’Ivoire, Orange Money, un service de transfert d’argent et de paiement mobile, est créé pour permettre à ses utilisateurs de déposer de l’argent sur leurs comptes associés à leurs différents numéros de téléphone mobile mais également d’effectuer des transferts d’argent au niveau national et à l’étranger. Ce service sert également à payer des factures et acheter du crédit téléphonique. Celui-ci est en particulier à l’origine d’Orange Cash, lancé en France fin 2015.
En septembre 2014 à Abidjan, le groupe a lancé le Programme Orange Fab pour soutenir des start-up africaines, avec des outils dédiés, qui offre de l’accompagnement et de l’expertise, mais surtout une possibilité d’accès aux clients d’orange.
Pour la cause, Orange est entrain de finaliser l’acquisition de l’opérateur mobile Cellcom Liberia ainsi que les deux filiales télécoms d’Airtel au Burkina Faso et en Sierra Leone. Les trois futurs filiales représentent, plus de 7 millions de nouveaux clients africains pour l’opérateur.
Perspectives heureuses
L’Afrique est aujourd’hui à la fois un moteur et un réservoir de croissance pour Orange ; le continent est une opportunité de croissance unique au monde ; il compte déjà pour 11 % des revenus d’orange, avec quelques 110 millions de clients, sur les 240 millions du groupe. Dont 33 millions en Egypte, plus qu’en France ou le groupe compte 27 millions de clients. Par conséquent, la part des revenus africains du groupe ne cesse d’augmenter grâce au succès de son service de banque mobile Orange Money qui compte déjà 18 millions de clients. Le potentiel de croissance est immense et le secteur des télécoms est déjà l’un des principaux facteurs de croissance des économies du continent. L’Afrique est probablement en situation de réaliser un saut quantitatif et qualitatif gigantesque. L’agriculture connectée, par exemple, se développe très vite.
D’ores et déjà, on voit un peu partout de très nombreuses boutiques ou petits kiosques Orange dans les villes et bourgades des pays où existe une filiale orange. Elles vont également être utilisées par le groupe pour que les clients de la banque puissent rencontrer un interlocuteur physique. Les boutiques disposeront désormais d’un guichet. Aussi, le groupe devrait, nul ne doute, se servir de son précieux fichier client pour proposer individuellement des offres défiant toute concurrence, fondées par exemple sur une baisse de prix de l’abonnement au réseau téléphonique en contrepartie de l’ouverture d’un compte bancaire Orange. Ce qui est sûr, cette dynamique pourrait sur le long terme être un modèle dans les pays de l’Afrique de l’Ouest ou centrale où Orange est fortement présente. En mai dernier, le groupe a également annoncé le lancement d’Orange Money en Tunisie.
Enfin avec Orange Money, l’opérateur veut séduire également la diaspora africaine, qu’il veut connecter financièrement avec ses 18 millions de clients sur le continent.
Dossier complet dans le Magazine PME infos de Novembre-Décembre 2016
Par Rédaction de pmeafricaines