Microfinance islamique:  La BID met 12 milliards de FCFA dans le PALAM après une phase test concluante

 La Microfinance islamique peut être d’une contribution significative  à la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE). C’est la conviction de Madame Mbacke Khady Fall Ndiaye, Directrice du Programme d’Alphabétisation et d’Apprentissage des Métiers, pour la Lutte contre la Pauvreté (PALAM).

Projet de soutien à la réduction de la pauvreté au sein des populations rurales féminines et des jeunes au départ, grâce au triptyque : alphabétisation fonctionnelle centrée sur les compétences,  formation technique dans des métiers,  microfinance islamique, le PALAM est devenu aujourd’hui une précieuse contribution de la BID à la mise en œuvre du PSE dans plusieurs de ses axes stratégiques, avec l’accord de financement de 19,5millions d’euros, environ 12 milliards  de FCFA que l’institution vient de signer avec le Sénégal le 20 Octobre 2016 à Djeddah.

Le PALAM est  également un programme en phase avec  l’acte III de la décentralisation qui vise la territorialisation des politiques publiques. Le projet a largement entamé ce processus dans un sens,  à travers notamment les  investissements dans les infrastructures physiques qui faisaient grandement défaut dans les zones géographiques ciblées. A titre d’exemple,  193 Ecoles Communautaires de Base (ECB) ont été construites  équipées et fonctionnelles, pendant la 1ère phase  qui s’est achevée en juin 2016,  sur une cible de 200 ECB.  Ces écoles ont permis d’enrôler 4681enfants déscolarisés précoces ou non scolarises  dont 66,59% de filles. Le niveau de réalisations  physiques a atteint  95% à la clôture de cette  phase.

Pour les volets formation technique et alphabétisation fonctionnelle, elles étaient au nombre de 9996 femmes travailleuses à en bénéficier,  sur une cible de 10 000. De même 5539 femmes travailleuses soit (110,78%)  de la cible,  et 1811 jeunes soit (108,1%),  ont reçu une formation en gestion de projets et de crédit.

En matière d’équipements collectifsgmail, 110 maîtres artisans ont été équipés, sans compter la mise à disposition des femmes d’équipements d’allégement (moulins à  mil, presses à  huile, moulins céréales, moulins à  pate d’arachide).

La signature de quatre convention-cadre avec 4 réseaux d’institution de microfinance a permis de financer une centaines de micros entreprises.

Ces résultats plus que satisfaisants ont valu au PALAM d’être érigé en modèle de bonne exécution   pour tous les autres Programmes BID similaires dans les autres pays de concentration de l’institution (Mauritanie, Tchad etc).

Un impact économique et social indéniable. 

Dans sa composante microfinance, Le PALAM a été le 1er programme à avoir opérationnaliser avec un relatif succès  microfinance islamique au Sénégal pour aider les cibles exclues des systèmes financiers  traditionnels à créer des micros entreprises viables et pérennes. Elle a permis d’approuver auprès des Systèmes Financiers Décentralisées (SFD) partenaires, 144 dossiers  de financement de microprojets de femmes et de jeunes dans ses zones d’intervention que sont les régions de  Diourbel et  Kaffrine.  En effet, la microfinance islamique s’est révélée être un mécanisme de financement pertinent et adapté pour ces groupes vulnérables ; d’où la  reconduction de cette composante  par le Sénégal et la BID dans la 2eme phase.

« Le Programme a servi de laboratoire à la Microfinance Islamique au Sénégal ; c’est pourquoi nous nous sommes dit qu’il ne faut pas avoir peur de faire et de défaire ». La première phase était une phase test » dira Madame Mbacké. 

Quelques avantages de la Microfinance Islamique (MIS)

L’expérience du PALAM montre que la Microfinance islamique contribue grandement à la réalisation des objectifs de création de micros entreprises viables et pérennes et de lutte contre la pauvreté du programme.

La Microfinance islamique permet aussi d’éviter des détournements d’objectifs dans la mesure où,  plutôt que de recevoir de l’argent, les bénéficiaires des financements reçoivent du matériel ou de l’équipement acheté pour lui pour ce qui concerne le produit le plus utilisé par le programme la Moudharaba. Pour certains besoins d’investissement par exemple, le programme équipe les bénéficiaires plutôt que de leur donner des espèces. Cela réduit déjà les risques de défaut de paiement rattachés aux prêts consentis  à cette catégorie d’entreprises.

Toutefois, quelques contraintes ont été relevées lors de la mise en œuvre de la 1ére phase du Projet.

Globalement, elles sont d’ordre institutionnel ; un expert en passation de marché et en suivi évaluation n’ont pu être recrutés ;  ce qui a fait perdre beaucoup de temps.

Au plan des procédures, la dualité – procédure des bailleurs, procédure de l’Etat du Sénégal -, qui créait un long circuit, une perte de temps, voire une superposition des procédures,  a été déplorée. A l’ avenir il a été souhaité que la Direction Centrale des Marchés Publics (DCMP) s’occupe de tout le processus.

Au plan financier, les ressources  allouées étaient insuffisantes ou absentes pour l’exécution du plan de communication et des activités de suivi de proximité (dispositif de suivi régional).

Pour ce qui concerne la composante Microfinance, les contraintes sont surtout d’ordre réglementaire et comptable. Il s’agit notamment de l’intégration de la micro finance islamique dans les Systèmes d’Information et de Gestion (SIG) des SFD. Cela a été  un facteur à l’origine de beaucoup de retard dans la mise en œuvre du Programme. Un autre facteur de ralentissement a été le répertoriage des fournisseurs à même de répondre aux obligations relève Madame Mbacke invitée à venir partager l’expérience de Microfinance du PALAM, lors d’une conférence internationale sur la Finance islamique tenue à Dakar au mois de novembre.

Le déficit de capacitation des bénéficiaires et partenaires  est à combler dans la deuxième phase ; les interlocuteurs chez les partenaires SFD manquant de formations appropriés pour mener à bien des opérations en microfinance islamique charia complience.

En guise de recommandations, l’information de masse est essentielle              .

De même,  pour  les étudiants qui veulent soutenir des mémoires sur la microfinance islamique, «  il faudrait que les thèmes de recherche recoupent les préoccupations des acteurs et soient en phase avec les politiques nationales pour pouvoir orienter les politiques de développement, et servir à fonder des prises de décisions ».

La Clé du succès du Palam réside selon ses responsables de ce que  programme appelle « la mayonnaise du PALAM » composée d’un cocktail de renforcement de capacités, d’alphabétisation fonctionnelle et de services financiers. Elle constitue pour eux  la base du développement durable et de l’émergence. Point de doute pour Madame Mbaké : « Un Sénégal émergent passe d’abord par les communautés locales émergentes ».




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