Ecobank Transnational Incorporated (ETI) voit sont titre plonger à la BRVM à cause des pertes enregistrées en 2016. Un comité adhoc est mis en place pour gérer les créances douteuses de la banque.
Ecobank Transnational Incorporated a publié ses résultats de 2016 avec comme fait majeur, une perte moins lourde qu’un an plus tôt, quand elle avait clôturé sur une perte de 205,2 millions $. Le cours de l’action a baissé sur tout cet exercice pour atteindre son plus bas niveau à 20 francs CFA sur la BRVM d’abidjan. Selon les explications de la direction générale, cette situation a pour principale origine la récession qu’a connue le Nigéria – son marché le plus important avec 40% de son chiffre d’affaires – et le renforcement du dollar. Les résultats de cet exercice 2016 ont enregistré une perte avant impôts de 131,3 millions $. Suite à cette contre-performance, le groupe a vu son action perdre déjà 20% de sa valeur, cette année.
On note également dans le rapport d’activité que la marge nette des intérêts (différence entre les intérêts perçus et ceux payés à la clientèle) est restée quasiment stable à 1,1 milliard $ à la fin 2016, contre 1,14 pour la même période en 2015.
Malgré la poursuite, avec de lourds investissements, de l’amélioration des services offerts, les revenus hors intérêts (frais et commissions) ont baissé à 865,8 millions $, contre 960,4 millions $ en 2015. Aussi, on y constate une perte d’exploitation de 128,8 millions $, une première pour le groupe qui en 2015, réalisait encore un résultat d’exploitation positif de 206,4 millions $.
Une note positive toutefois, ETI sort de l’exercice 2016, avec une trésorerie qui est demeurée positive à 2 milliards $.
La Direction Générale du Groupe entend malgré tout, poursuivre son double objectif : « générer des rendements pérennes supérieurs au coût des capitaux propres tout en appliquant les normes internationales les plus strictes ». La banque va ainsi accorder un même niveau de priorité à ces deux objectifs. Pour ce faire, un certain nombre de mesures ont été prises par la direction de la Banque. Il s’agit d’abord d’une levée de 400 millions $ par le biais d’obligations convertibles émises à un taux supérieur de 6,46% à celui du Libor (taux de référence du marché monétaire mondial). Ecobank indique avoir reçu de ses actionnaires des souscriptions s’élevant à environ 300 millions $. Le concours de ses actionnaires devrait lui permettre de faire encore reculer l’encours de son endettement. Le groupe a aussi investi sur des titres financiers et pourrait en tirer une certaine rentabilité en termes de plus-values.
La mise en place d’un comité ad hoc, qui aura en charge la gestion des créances douteuses, entre dans la même veine avec pour seul objectif ; de soustraire de l’activité principale de Ecobank Nigéria, les créances générées par des acquisitions antérieures. Ainsi, ETI entend dissocier ses activités bancaires et financières, de celle de la gestion des créances douteuses, notamment au Nigéria, marché où le groupe est exposé à près de 40%. Pour le compte de l’exercice 2016, Ecobank dit avoir constitué une provision volontaire sur le portefeuille des créances douteuses, portant l’encours de ces provisions à près de 864 millions $, contre seulement 532 millions $ en 2015.
Par Latyr Dieng