Oragroup s’attaque à la problématique du financement des PME -PMI d’Afrique Subsaharienne par une synergie entre sa vocation panafricaine et les ressources disponibles des investisseurs régionaux.
Le Groupe bancaire Oragroup a lancé la deuxième tranche d’une émission de billets de trésorerie dénommé BT« ORAGROUP 5.75% 2016-2018 par appel public à l’épargne sur le marché financier régional de l’UEMOA. Cette émission fait suite à une première, intervenue en 2016, qui a connu un franc succès. Toutefois, les deux opérations sont du même genre, même si la deuxième est de moindre envergure. La première était d’un montant de 21,2 milliards de francs CFA (59,5 millions d’euros) tandis que la seconde est d’un montant de 13,8 milliards de francs CFA soit 39 millions d’euros. Il s’agit d’une opération par appel public à l’épargne réalisé en deux temps, via une émission de billets de trésorerie sur le marché financier régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Les deux opérations sont des placements à court terme dont la première phase a été réalisée dans la période du 15 septembre au 16 octobre 2016, et la seconde en cours du 18 avril au 19 mai 2017. La durée de chaque emprunt est de 18 mois avec un taux d’intérêt assuré de 5,75 % brut par an, avec paiement trimestriel. Soulignons que si ce programme d’émission qui doit faciliter les financements des PME-PMI, est agréé par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), il bénéficie également d’une garantie à 100 % du Fonds Gari avec l’appui de son principal actionnaire African Guarantee Fund (AGF) résolument engagé dans la garantie des prêts bancaires aux Pme africaines depuis sa création.
Une Véritable cagnotte pour les PME-PMI
Oragroup dispose d’un véritable trésor pour assurer son développement et mieux servir les PME-PMI. Suite à un prêt interbancaire de 20 milliards de francs CFA (55 millions d’euros) obtenu en juillet2016 auprès de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD, Orabank a quasiment levé quelques 35 milliards de francs cfa (98,5 millions d’euros) grâce à un arrangement réalisé par les sociétés de gestion et d’intermédiation que sont la SGI Togo et CGF Bourse du Sénégal. Toutefois, la mobilisation du montant global se déroule en deux temps ou phases. Toutes ces ressources, une fois rassemblées, seront investies dans les projets d’extension du groupe bancaire. Les services à la clientèle, essentiellement les PME et les particuliers seront servis. En effet, les PME ont un accès très limité au marché des financements en Afrique, particulièrement dans les zones d’implantation du group sur le continent. Le taux de crédit à l’économie reste faible dans la zone UEMOA où la Banque a hérité des Banques régionales de solidarité (BRS) ; une clientèle réputée difficile à servir en services financiers : les PME et les entreprises individuelles qui travaillent majoritairement dans l’informel. D’une part, le total des actifs bancaires ne s’élève qu’à 32 % du PIB en moyenne et les crédits au secteur privé constituent moins de la moitié de ces actifs ; d’autre part, ce sont principalement les grandes entreprises, souvent étrangères, qui bénéficient de la majorité des financements. Cette situation est largement observée en Afrique de l’ouest et centrale, où les PME ont même une forte propension à passer dans le secteur informel du fait de la frilosité des banques à capitaux étrangers (généralement non africains) qui ne financent et accompagnent que les grandes entreprises et le Pme qui se développent ou s’internationalisent. Là ou, les banques à capitaux locaux, mieux intégrées dans le tissu économique local et plus à l’aise avec les pratiques du pays, apparaissent largement minoritaires dans la mesure où elles représentent en moyenne entre 30 % et 35% du marché.
Une banque qui performe
La volonté d’Oragroup de pénétrer le marché du secteur des PME-PMI résulte d’une volonté dans tous les pays, ou 80 % de l’emploi hors secteur agricole concerne le secteur informel, de soutenir le développement d’un tissu de PME capables de créer de la richesse et de l’emploi. Mais, également d’un contexte où les investisseurs régionaux préfèrent placer leurs excédents de liquidité sur le marché financier. Dés lors, les banques locales sont moins réticentes à s’engager sur les PME. Depuis 2009, Oragroup a connu une très forte croissance, passant d’une présence dans cinq pays de l’Afrique de l’Ouest et Centrale à une dimension panafricaine avec des filiales dans douze pays répartis sur quatre zones monétaires. Cette forte croissance a notamment été accélérée par l’acquisition du réseau des Banques régionales de solidarité (BRS), en 2013. En sept ans, la taille du bilan a été multipliée par 7 pour atteindre 1 492 milliards de francs CFA (2,2 milliards d’euros), les dépôts de la clientèle par 5,5 à 952,3 milliards de francs CFA (1,4 milliard d’euros) et les crédits par 8 à 905,2 milliards de francs CFA (1,3 milliard d’euros). En 2015, le produit net bancaire s’est élevé à 94,2 milliards de francs CFA (143,6 millions d’euros), en progression de 16% par rapport à 2014. Le Groupe compte aujourd’hui 1 650 collaborateurs et plus d’une centaine d’agences.
Si le premier emprunt a connu un succès, il le sera également pour le second car toutes les deux phases ont duré 1 mois et le prix de la souscription est de 5 000 000 de francs CFA. Ainsi, on peut compter sur la viabilité et la crédibilité de nos marchés financiers d’Afrique de l’ouest et du centre pour augmenter le portefeuille PME des banques locales. Les PME-PMI peuvent se frotter les mains et espérer des retombées de cette mobilisation de ressources, en partie en leur faveur. Ce qui est sûr, c’est qu’Oragroup diversifie sa stratégie et son offre en s’adaptant à leurs besoins de financement dans plus de 12 pays de l’Afrique de l’ouest et du centre et dans quatre zones monétaires dont l’UEMOA et la CEMAC. Dans les faits, le positionnement des banques vis-à-vis des PME est délicat. Cependant, la dite banque par sa présence locale, possède une connaissance des marchés. De plus sa vocation panafricaine la place dans une dynamique d’intervention multi-pays, de créer des véhicules de financement efficaces pour les Pme africaines.