La Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a organisé le Samedi 15 Décembre 2018 la Cérémonie de remise de parchemins aux étudiants de la 2eme promotion Master E-Learning (2016-2017). Au menu de la Cérémonie, figurent une présentation de la Plateforme de E-Learning de la FASEG et une Conférence inaugurale sur le thème : « E-Learning, rôle et implication des différents acteurs, socle d’une innovation durable, inclusive et participative pour l’enseignement supérieur sénégalais : enjeux et perspectives. ».
Par Bacary SEYDI

C’est dans une salle archicomble de l’UCAD 2 que s’est déroulée la Cérémonie de remise de parchemins aux étudiants de la deuxième promotion du Master E-Learning de la FASEG qui a pour parrain le Ministre de l’économie et des finances monsieur Amadou BA et pour marraine, la présidente de l’Ordre des Experts Comptables et Comptables Agréés du Sénégal (ONECCA) madame Marie Ba. La promotion s’est choisi en outre deux ambassadeurs en la personne d’Idrissa Diabira directeur général de l’Agence d’Encadrement et de Développement des PME (ADEPME), et de madame Khady Ndiaye, chef de service de la scolarité de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG).
Le E-Learning est un enseignement à distance dispensé à travers la mise en ligne des cours avec une prise en main des étudiants à distance. En lançant son 1er Master en ligne en 2014, la FASEG avait fait une œuvre pionnière. Rien d’étonnant cependant parce que l’UCAD disposait déjà d’un data Center depuis plus de 10 ans et a toujours été à la pointe des innovations technologiques et des TICS depuis très longtemps. Disons que les conditions étaient déjà réunies pour mettre en place une telle infrastructure technologique aux avantages multiples.
Aller vers la mise à l’échelle
L’objectif de la plateforme de E-Learning est d’introduire une dose de virtualité dans les enseignements en offrant une formation bimodale (en ligne et en présencielle), pour d’une part faire face à la surcharge notée dans les amphithéâtres (l’UCAD compte plus de 90 000 étudiants), et d’autre part permettre aux étudiants de faire autre chose, et aux professionnels en activité de pouvoir profiter des formations de l’UCAD. La FASEG offre ainsi quatre masters professionnels qui couvrent une palette de modules de formation (économie, monnaie, banque, finance et économie rurale, gestion, audit, assurance). Chaque promotion compte 100 étudiants. Un fait remarquable, les filles sont de loin plus nombreuses que les garçons pour cette deuxième promotion. La spécificité de la Plateforme de E-Learning de la FASEG, c’est de permettre à des travailleurs de suivre des cours de l’UCAD à distance. Toutefois, l’attrait des professionnels n’est pas pour le moment au rendez-vous. Les responsables de la Plateforme s’en expliquent : « actuellement on n’a pas encore tiré beaucoup de professionnels parce que nous attendons de mettre à disposition des vidéos pour attirer plus de professionnels.». La prochaine étape donc pour la FASEG, c’est d’attirer plus de professionnels, d’avoir plus d’activités en développant d’autres masters dans des domaines comme les statistiques où il y a beaucoup de demandes. Mais pour accroitre la portée du E-Learning et atténuer la surcharge d’étudiants dans les amphis, ils demeurent conscients que l’UCAD doit aller vers la mise à l’échelle qui ne peut se faire qu’en ayant une Plateforme E-Learning pour chaque Département de l’UCAD.
Un « Knowledge Center » en perspective
Venue prendre part à la Cérémonie, la marraine de la Promotion madame Marie BA, par ailleurs, présidente de l’ONECCA a saisi l’occasion pour magnifier les relations de partenariat entre l’UCAD et l’ONECCA. Selon la Présidente de l’ONECCA, madame Marie BA, il existe plusieurs points de convergence entre les deux institutions. Le premier point de convergence, c’est le fait que le Ministère de l’Economie et des Finances parrain de la présente promotion est aussi la tutelle ministérielle de l’ONECCA. Le deuxième point est que la FASEG dispense des formations qui débouchent sur les métiers d’intervention des experts comptables. Elle a rappelé que les relations de partenariat entre l’ONECCA et l’Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) ex-ENSUT dans le cadre des formations en comptabilité, en contrôle et audit, et en expertise comptable.
Analysant le contexte actuel, la Présidente de l’ONECCA a relevé que « nous vivons à l’ère de la transition numérique et des technologies nouvelles avec de nombreux avantages (accessibilité en termes de coût, dématérialisation des procédures, sauvegarde de données etc), et des menaces aussi (80% activités traditionnelles de l’experts comptable sont appelées à disparaitre dans un horizon plus ou moins proche) ». C’est la raison pour laquelle l’ONECCA est en train de prendre les devants en se donnant des moyens de tirer profit des opportunités nées de ces évolutions, et de se mettre à la hauteur des enjeux de la révolution numérique. L’ONECCA a ainsi en chantier la construction d’un « Knowledge center », un bâtiment smart, intelligent, écologique et digital sur un terrain déjà disponible pour dispenser des formations en E-Learning selon sa Présidente. C’est une opportunité d’offrir des formations à distance, d’animer des visioconférences etc. L’ONECCA par la voix de sa présidente a montré sa disponibilité à partager cet espace avec la FASEG, et à en faire un lieu commun de formation et de recherche en E- Learning.
Madame Marie BA voit à travers le E-Learning une opportunité pour les femmes de mener jusqu’à terme leur cursus universitaire et professionnel
notamment dans le domaine de l’expertise comptable où les femmes occupent les premières places à l’entame de carrière, mais font défection avant la fin de carrière. C’est dire que le E-Learning apporte une solution pour les femmes qui s’engagent dans la carrière d’expertise comptable de pouvoir travailler à distance pour parachever leur parcours professionnel.
La Présidente de l’ONECCA a montré une bonne disponibilité de son institution à accompagner cette initiative de la FASEG non sans prodiguer aux étudiants de faire siennes les cinq valeurs cardinales constitutives du code de déontologie de la profession d’expertise comptable à savoir : l’intégrité (droiture et honnêteté), l’objectivité, la confidentialité même en société, la compétence qui doit être maintenue à un niveau requis via la formation continue, et le comportement professionnel pour éviter qu’un discrédit soit jeté sur une personne.
L’ambassadeur de la promotion, par ailleurs Directeur de l’ADEPME, monsieur Idrissa Diabira, a pour sa part invité les récipiendaires à s’armer de deux valeurs essentielles : la passion, car « la passion est au cœur du développement des nations » et « la confiance en soi qui permet de déplacer des montagnes ». Selon monsieur Diabira, l’éducation doit aider la personne à s’épanouir, à sortir de soi. Il s’est engagé à bien accomplir cette mission d’ambassadeur de la promotion en ne ménageant aucun effort visant à faciliter l’épanouissement professionnel des récipiendaires.
Le conférencier du jour, monsieur Ibrahima Théo Lam, auteur de plusieurs ouvrages sur l’entreprenariat en Afrique, Fondateur et dirigeant du cabinet LAM BUSINESS CONSULTING basé à Paris, a beaucoup insisté sur la dimension insertion professionnelle des jeunes notamment dans son volet entreprenariat souvent pas encore assez bien exploré. Pour le conférencier du jour, les récipiendaires se doivent d’être utiles à la communauté. « Les récipiendaires doivent apporter une valeur ajoutée constructive dans l’économie » a-t-il souligné. Il a regretté ce qu’il appelle « une absence de modèle entrepreneurial ». « Nous ne créons rien, nous importons tout. Cela veut dire que nous aidons les toubab (les pays développés) à créer des emplois chez eux et à gagner beaucoup d’argent chez nous».
Il a aussi insisté sur le rôle des parents dans le parachèvement du parcours universitaire de leurs enfants et en particulier, les femmes qui vendent leurs bijoux pour permettre à leurs enfants de réussir leur scolarité. Dans son développement, monsieur Lam a essayé de démontrer que cet investissement des mamans au profit de leurs progénitures est en soi un acte entrepreneurial à méditer. Le Conférencier a demandé aux étudiants de se servir utilement des TICS pour développer leur carrière plutôt que de se livrer à un usage subversif comme on le constate sur les réseaux sociaux aujourd’hui.