Le club d’innovation de la DER/FJ, le « DHub », accueille la finale de la StartUpbootCamp Afritech

La première journée de démonstration de la StartUpbootcamp Afritech jamais organisée en Afrique de l’ouest francophone (le Demo Day), s’est tenue le jeudi 30 septembre à Dakar dans les locaux flambant neuf de l’accélérateur de Sart Up nouvelle génération de la Délégation à l’entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes du Sénégal (DER/FJ), le DHub, inauguré par la même occasion qui a une ambition régionale d’accompagner les innovateurs et Start Up numériques africains.

Par Bacary SEYDI

La Délégation à l’entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) et son accélérateur de Start Up, le « dhub », ont accueilli en tant que Partenaires hôtes le DEMO DAY qui marque la fin officielle des activités de préparation de la première cohorte du Programme d’accélération de Start Up du Groupe Telecel dénommé ASIP (Africa Start Up Initiative).

Dans la foulée, une convention de partenariat a été signée entre la DER/FJ et le Groupe Telecel pour faire du Dihub – ce joyau de 1000m2 entièrement équipé qui n’a rien à envier aux incubateurs et accélérateurs que l’on retrouve à la Silicon Walley – un espace approprié d’accélérateur de Start Up pour la StartUpbootcamp Afritech. Le but de la manœuvre, c’est de bâtir un écosystème technologique d’accompagnement de classe mondiale des innovateurs et créateurs de Start Up africains.

Les activités de sélection et de préparation des Start UP qui ont précédé le Demo Day ont été menées par la StartUpbootcamp Afritech qui est une compétition internationale ouverte de Start Up. Elles ont permis la sélection d’une dizaine de Start Up panafricaines à accélérer sur 2200 candidatures provenant de 79 pays. Ces jeunes pousses ont eu trois mois de préparation pour pouvoir venir se présenter à la face du monde entier, et au parterre d’investisseurs et de partenaires techniques et financiers qui accompagnent l’initiative conjointe qui regroupe le Groupe Telecel (à travers son programme Africa Start Up Initiative), la StartUpbootcamp Afritech, et la DER/FJ à travers le D.Hub, son accélérateur de Start Up.

S’exprimant lors de la signature de la Convention de partenariat tripartite, la Directrice exécutive du Groupe Telecel, Mme Eleanor Azar, a précisé que « la signature de la convention avec la DER/FJ permettra d’abriter dans les trois ans à venir notre programme d’accélération de Start Up ici, dans ces locaux du D.Hub ». A en croire Mme Eleanor Azar, « le partenariat permettra de recruter des Start Up partout à travers l’Afrique ; peu importe que le promoteur soit de l’Afrique anglophone ou de l’Afrique francophone. Elles viendront ici à Dakar au D-hub et bénéficieront pendant quelques semaines d’un ensemble de services de soutien ». A noter que cet espace d’accueil servira aussi à abriter des événements comme les DEMO DAY où seront présents les investisseurs et les différentes parties prenantes. Mme Eleanor Azar s’est réjouie de l’engagement du Sénégal à créer un environnement favorable au développement de l’économie numérique. « Nous constatons que le gouvernement du Sénégal a beaucoup investi ici dans cette infrastructure, en termes d’espace, de soutien et d’argent pour accompagner les Start Up de tout le continent. C’est excellent pour Telecel ! Excellent pour la StartUpbootcamp Afritech et excellent pour la DER-FJ ! Tout ce dont les Start Up sélectionnées ont besoin, c’est d’être soutenues pour

passer à l’échelle et prendre en main le futur du continent. Et nous allons joindre nos efforts pour leur assurer le succès ».

Le D-Hub, selon le Délégué Général à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER /FJ) M. Pape Amadou Sarr « c’est le club d’innovation installé dans les nouveaux locaux de la DER/FJ qui a pour ambition d’incuber et d’accompagner des Start Up du numérique. C’est un espace d’innovation de 1000 m2 avec des salles de conférences, des bureaux, un Fab-Lab où les Start Up vont avoir toutes les facilitées ; des imprimantes 3D, une salle de réalité virtuelle, de réalité mouvementée qui permettra aux jeunes startuppers d’avoir accès aux technologies les plus récentes auxquelles elles peuvent avoir accès quand ils vont à la Silicon Valley où à Paris. Maintenant en restant à Dakar, ils vont avoir accès à toutes ces technologies, à tous ces outils au même titre que si elles étaient aux UA ou en Europe. ».

Aujourd’hui, nous avons la finale du concours de Start Up qu’on a appelé le Demo Day où 11 Start Up internationales, quasiment africaines, sont venues présenter leurs projets final sur la base d’une sélection sur 2 200 candidats quelques mois auparavant.

« Nous avons signé cette convention de partenariat avec StartUpbootcamp Afritech qui est un accélérateur international de Programme avec le partenariat du Groupe Telecel, et un Partenariat ASIP qui est un Programme d’accélérateur pour les Start Up africaines ; un partenariat qui permettra pour les trois années à venir, d’accompagner 10 Start Up africaines chaque année.

Pour le Délégué Général, l’objectif de la Convention c’est d’accompagner chaque année 10 Start Up africaines. La DER/FJJ a demandé à ce qu’il y ait au moins 2 Start Up sénégalaises parmi ces 10 qui seront sélectionnées, sur la base du mérité, de la rigueur qui

sied aux Start Up afin de permettre à nos Start Up de rayonner sur le plan africain et international. Qu’en est-il de l’apport de la DER /FJ dans le partenariat ? Pape Amadou Sarr en donne la réponse : « nous cofinançons le partenariat, nous accompagnerons ensemble les Start Up et PME avec la startupbootcamp afritech et nous allons ensemble faire la sélection, le mentoring et le renforcement de capacités de ces Start Up. Ce sera un Programme conjoint entre les trois groupes. Et la bonne nouvelle c’est que tout sera fait à Dakar dans les trois années à venir (la sélection, l’accompagnement et la résidence)».

A la découverte de quelques Start Up de la cohorte.

Le Demo Day fut un moment de consécration et de célébration du génie de la jeunesse africaine. Les jeunes pousses ont rivalisé d’ingéniosité et de capacités d’innovation dans la recherche de solutions locales à des problématiques locales africaines. En effet, la bonne nouvelle, c’est que les Start Up sélectionnées ont cette particularité de proposer des solutions locales innovantes pour adresser des problématiques locales dans des secteurs

divers : e-santé, e-éducation, formation, accès au crédit, agritech, numérique etc… Pratiquement tous les secteurs d’activités émergents ont été représentes à travers les projets sélectionnés suivant un processus rigoureux mettant en aval un certain nombre de critères d’excellence comme le caractère innovant des projets, le nombre d’emplois créés, l’impact social etc.

La deuxième bonne nouvelle, c’est la dominance des femmes porteuses de projets sur les hommes ; preuve que la bataille pour réduire la fracture numérique hommes/Femmes est bien engagée sur le continent.

Les pichs (présentations de projets) des 11 récipiendaires qui se sont succédés sur le podium ont permis de révéler l’existence d’un vivier insoupçonné de talents sur le continent africain qui ne demandent qu’à être accompagnées pour éclore, passer à l’échelle et transformer la vie des populations et des communautés africaines.

AGS Tribe /Herconomony, une Start Up nigériane propose une banque numérique pour améliorer l’inclusion financière des femmes, à travers des prêts, des subventions, la formation, la mise en réseau des femmes afin qu’elles puissent accéder aux opportunités économiques. 80 000 femmes ont ainsi été formées et autonomisées.

Dans la même veine, la Start Up ghanéenne Motito propose à des clients non bancarisés une plateforme de crédit à la consommation qui permet des paiements à tempérament et

fonctionne selon le principe « acheter maintenant et payer plus tard ». Comme avec une carte de crédit, les clients de Motito peuvent entrer dans un magasin, et payer en plusieurs fois les articles qu’ils achètent.

Tandis que Weza Ventures une Start UP Kenyane propose une méthode alternative d’évaluation de crédit totalement différente de celles utilisées par le système bancaire classique. Elle a mis au point des outils de scoring révolutionnaires pour des demandeurs de crédit ne disposant pas d’historique de crédit bancaire en se servant de données disponibles sur leurs téléphones portables pour prédire leur solvabilité. Cette solution d’évaluation de crédit s’appuie sur l’intelligence artificielle avec l’utilisation d’algorithmes d’apprentissage automatique très puissants pour traiter les données contenues dans les téléphones portables et donner un score. L’objectif c’est de combler l’énorme gap de 331 milliards UDS de crédit aux entrepreneurs en Afrique.

En dehors de l’inclusion financière des populations à faibles revenus, les Talents se attaqués à d’autres défis comme la réduction de la mortalité maternelle. Pour faire baisser le taux de mortalité maternelle de 88% entre 2020 et 2021, Dawa Health, la Start UP zimbabwéenne a mis au point une plateforme d’assistance numérique qui fonctionne 24 h/24 et 7 jours sur 7. La Plateforme DawaMom fourni aux futures mères des conseils maternels hebdomadaires personnalisés pour les aider à identifier les changements pathologiques à

temps. La Plateforme est alimentée par l’IA (intelligence artificielle) et est accessible via une application pour smarthphones, une application SMS, un portail Web et un Robot de discussion texte /audio. Les mères abonnées ne déboursent que 10 USD /mois. Pour passer à l’échelle, la Start Up Dawa Health, est à la recherche d’un financement de 300 000 USD.

La faible densité de l’assurance maladie en Afrique (5 millions de souscripteurs au Nigeria sur une population de près de 200 millions) a intéressé Nucleus, une Start UP nigériane qui a cherché à combattre le mal par la racine en s’attaquant à la fraude d’identité des bénéficiaires, au défi de la fiabilité des données sur eux, à la faible rentabilité pour les compagnies d’assurance offrant les services d’assurance maladie et le faible usage de contenu technologique dans la délivrance des services. Résultat, la Start Up a réussi à mettre au point une technologie qui réduit les fraudes et les coûts tout en augmentant l’efficacité des services, et fournit des canaux de distribution moins coûteux pour les vendre. L’innovation vient d’une approche éco systémique avec une plateforme unique et agrégée pour les soins et la distribution ; qui connecte toutes les parties prenantes afin de favoriser l’interopérabilité et l’efficacité.

Le secteur agricole et celui de l’accès régulier à une alimentation de qualité ne sont pas en reste.

Agrix Tech est une Start Up du Cameroun qui fournit un service de conseil aux agriculteurs afin qu’ils puissent améliorer leur productivité et rentabiliser leurs projets d’investissements agricoles. Pour ce faire, la Sart Up se sert d’une plateforme basée sur l’IA pour les aider à choisir les bonnes cultures adaptées à leurs type de sol, à surveiller l’itinéraire technique des cultures et à contrôler les maladies et les parasites des cultures lorsque leurs fermes sont attaquées. La Start UP apporte ainsi une réponse à la faible rentabilité des activités agricoles en Afrique – notamment pour ce qui concerne les petites exploitations familiales agricoles -, en supprimant l’incertitude et le stress élevé que connaissent nos agriculteurs.

L’agriculture durable, la conservation des sols et la protection de la nature sont réalisables en même temps en Afrique grâce à un modèle de culture centré sur l’installation de ruches d’abeilles sur les terres des petits exploitants agricoles.

C’est le procédé proposé aux exploitants agricoles par Agrodata une Start Up du Nigeria pour révolutionner les pratiques agricoles.

Le développement du capital humain et la disponibilité des compétences technologiques pour les industries ; c’est l’affaire de la Start Up Ustacky. Cette Start Up nigériane projette de rendre employables dans le monde entier les étudiants africains en leur fournissant du contenu vidéo de

qualité, des quizz et des projets pour faciliter leur apprentissage




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