Entretien avec Monsieur Jacob SINDZE Membre du Bureau Exécutif de la FANAF

« Le développement de la digitalisation est apparu comme un enjeu de survie pour les compagnies d’assurance. »

L’organisation de la 46 Assemblée Générale de la FANAF a été un grand défi pour votre organisation en raison d’un contexte pandémique et de crise multiforme. À la fin de votre conclave, peut-on dire que ce défi  a été relevé?

Nous avons au départ tablé sur une prévision de 300 membres en pressenciel  en plus  des participants par visioconférence. Nous sommes allés par la suite sur une projection de  800 participants en présentiel mais àl’arrivée, nous avons eu plus de 1000 participants.  En termes de représentation, l’AG a été rehaussée de la présence de Monsieur le Ministère de la Finance et du Budget du Sénégal qui nous  nous a fait l’honneur de bien vouloir venir présider la Cérémonie officielle d’ouverture de notre Assemblée en présence du président de la CIMA.     

C’est un succès du point de vue de la participation et de la représentation.

C’est également un succès du point de vue  organisation matérielle. En effet, les choses se sont bien passées. Le comité d’organisation local a réussi à  mener les actions convenablement du début jusqu’à la fin.  Le Programme qui a été arrêté  a été respecté. Nous avons déroulé l’intégralité du  Programme comme prévu.

L’autre  succès  c’est la qualité des travaux, la qualité des débats  qui ont été de très haute facture. Tout s’est passé comme prévu.

D’importantes résolutions  ont été prises sur plusieurs sujets de préoccupations des acteurs du secteur de l’Assurance en Afrique par rapport  aux risques systémiques. D’abord, comment définir les risques systémiques qui peuvent toucher un pays, une  région, un continent ou le monde entier comme la dernière crise pandémique du Covid-19      ? Comment faire face  aux menaces liées aux risques systémiques ?

Nous disons que les risques systémiques peuvent être naturels, numériques, et pandémiques. Il est question de voir comment assurer ces risques systémiques qui pour le moment ne sont  pas encore pris en charge par nos membres.

Face à cette catégorie de risques, on a beaucoup plus vu des interventions des Etats  en matière de prise en charge comme ce fut le cas  quand le Covid-19  s’est propagé sur tout le continent.

Quels sont les résultats à capitaliser de  cette 46eme édition de l’AG 2022 ?

   Nous avons obtenu plusieurs résultats sur plusieurs domaines.

Sur le Digital, c’est un enjeu majeur. Le développement de la digitalisation est apparu comme un enjeu de survie pour les compagnies d’assurance.  C’est la raison pour laquelle une des  recommandations fortes de l’AG  en direction des compagnies d’assurance, c’est de mettre en place un Programme de Digitalisation, et de l’évaluer annuellement.

Mais pour ce faire, le premier défi qui accompagne le premier, c’est de prendre les dispositions pour protéger les données de nos compagnies. Le risque de perdre des données est un risque très élevé.

Nous avons souhaité un accompagnement de nos membres pour nous protéger de ces risques. L’Assemblée a recommandé de :

  • mettre en place un cadre réglementaire pour accompagner la digitalisation dans une perspective d’accélération de la pénétration de l’assurance et de prise en charge des risques qui lui sont rattachés ;
  • mettre en place des  Partenariats Public-Privé (PPP) avec les Etats  dans la couverture des risques systémiques, parce que les états individuellement ne peuvent pas seuls faire face  à des crises comme la crise pandémique du Covid19 qui demandent le déploiement de beaucoup de moyens. C’est d’ailleurs ce qui justifie la mise en place du Programme Covax pour permettre aux populations de disposer de vaccins. C’est pourquoi  on a souhaité le développement de la coopération internationale autour des risques  systémiques.
  • essayer d’investir dans la prévention et dans la recherche technologique entre autres résolutions.

Vos  travaux ont montré le rôle et l’importance de la fonction actuarielle dans les compagnies d’assurance et invité les Sociétés d’Assurance à instituer cette fonction en interne. Vos membres sont-ils dans les dispositions pour aller dans ce sens ?

Les compagnies telles qu’elles sont structurées devront faire un effort supplémentaire pour se doter à l’interne d’un  actuaire.  Nous avons des écoles de formation en assurance  de très haut niveau comme l’Institut de formation de Yaoundé au Cameroun, qui permettent de disposer d’actuaires bien formés qui travaillent,  tous très bien.

Votre dernier mot ?

La 46eme Assemblée générale annuelle de la FANAF a été un succès à tout point de vue. Elle augure de meilleures perspectives pour la prochaine AG prévue à Kinshassa en République Démocratique du Congo (RDC)  au mois de février 2023. J’espère que nous arriverons à rééditer  le même  succès lors de la cette 47eme AG en 2023.




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