Entretien avec Abderaouf RAIAH spécialiste dans le Département Secteur privé et financement du commerce à la BADEA.

Rencontré dans son stand  lors de la 17eme Foire commerciale des Etats membres de l’OCI qui s’est tenue du 13 au 19 Juin 2022 à Dakar, Abderaouf RAIAH spécialiste dans le Département Secteur privé et financement du commerce à la BADEA a saisi l’occasion pour présenter la BADEA dans ses programmes, produits et services de financement du secteur privé et du commerce.

Propos recueillis par Bacary SEYDI


Monsieur pourriez vous nous présenter la BADEA et nous décliner la mission de la Direction à laquelle vous appartenez ?

La BADEA est une institution financière multilatérale alimentée de la note AA2 par l’Agence de notation Moodys.

Nous sommes la deuxième plus puissante institution à avoir cette notation en Afrique après la BAD. Notre institution est créée en 1974 et est détenue par  18 états de la ligue arabe pour fournir une coopération financière et technique entre les régions arabes et africaines. Elle intervient exclusivement dans les  44 pays de l’Afrique subsaharienne. On a un  siège à Khartoum  au Soudan. On a un bureau de représentation au Caire.

Quant au Département secteur privé et financement du Commerce auquel j’appartiens il comprend deux divisions : une division Secteur privé et une division financement du Commerce.

Pour ce qui concerne la division Secteur privé on intervient dans les projets. On investit dans les projets d’investissement. Généralement, nos interventions se font avec un de nos partenaires comme la BID, la BAD et l’AFC. Autrement dit, on offre des crédits syndiqués. En plus de cela, on offre des lignes de crédit aux banques locales partenaires dans les pays de l’Afrique Subsaharienne.

Pour ce qui est de la Division financement du commerce, on a deux fenêtres : On a des programmes  d’exportations arabes et des Programmes de commerce africain. Par exemple quand un pays africain a besoin de matière première ou de produits pétroliers, on peut financier les opérations d’importation auprès d’un pays arabe ; ou bien on peut financer le commerce intra-africain, entre pays africains.

Nous finançons également l’ensemble des exportations de pays africains vers le monde entier.

Mais les importations sont mises sous condition. Ça doit être auprès des pays arabes ou intra-africains.

Concernant les montants pour le financement du commerce, ils   varient de 10 USD à 75 Millions USD, Des limites inférieures ou supérieures peuvent être envisagées au cas par cas,avec des maturités qui vont de trois mois à 36 mois renouvelables.  La devise, c’est le dollar et l’euro.

On fait aussi la Confirmation des Lettres de crédit d’autant qu’on est une institution bien notée. Donc les autres institutions internationales ont confiance à notre institution.

Pour le financement du secteur privé, les montants varient entre 10 et 40 millions USD. Des limites inférieures ou supérieures peuvent être envisagées au cas par cas.

La banque est également présente dans le financement de       l’agriculture et des Chaines de valeur agricole et agroalimentaire.

Justement, la crise pandémique et la crise Russo-ukrainienne ont fini de mettre en évidence les enjeux de sécurité alimentaire et de souveraineté alimentaire pour certains états africains. Mais le Financement de la Chaine de valeur agricole et agroalimentaire pose encore énormément de soucis. Comment accompagnez-vous cette chaine de valeur ?

La Chaine de valeur agricole et agroalimentaire, c’est un des quatre piliers stratégique d’intervention de la BADEA à coté du financement du secteur privé et du commerce, du financement des infrastructures, et du financement des PME. La BADEA a mis un focus particulier sur le secteur agroalimentaire  qui est considéré comme un secteur hyper important.

Pourquoi ? Parce que c’est un secteur pour lequel l’Afrique a une Prior experience beaucoup de pays comme en Cote d’Ivoire qui est leader mondial dans la production de Cacao ; une expérience antérieure notamment dans la transformation agroalimentaire.

C’est également un secteur où il y a de nombreuses PME africaines. Les PME jouent un  rôle important dans le secteur  agroalimentaire.

Êtes-vous satisfaits de vos relations avec les banques locales relativement à l’atteinte des objectifs de financement de l’économie de la BADEA ?

Oui on peut le dire. On a commence à  établir des liens quelques banques locales. Il y a déjà la BNDE. Et à ce sujet, on est heureux d’annoncer que nous venons de mettre à la disposition de la BNDE une ligne de crédit de 30 millions euro. Cette ligne est déjà effective. On est en conversation aussi avec d’autres banques. Notre souhait, c’est d’élargir notre chemin de coopération  à de nouveaux partenaires. Et nous travaillons sur ça.  C’est  pour cela qu’on est venu à cette Foire pour présenter la BADEA au Sénégal mais également aux exposants venus d’autres pays.

Quel bilan à mi-parcours pourriez-vous nous dresser sur votre participation à cette 17 éme édition de la Foire commerciale des Etats membres de l’OCI ?

Nous avons d’abord le plaisir d’être accueillis par le Ministre de l’Elevage et des productions animales du Sénégal son Excellence M. Aly Saleikh Diop, ainsi que  les délégations  des directions  d’investissements de 57 pays membres de l’OCI.

Nous avons confirmé notre appui continu  au développement  économique  et la promotion  du secteur privé et le financement  du commerce.

On a reçu des acteurs économiques locaux de divers secteurs d’activités (élevage, agriculture, transformation agroalimentaire, énergies vertes) et recueilli beaucoup de recommandations pour les interventions directes en leur faveur. Il y a aussi des recommandations de passer par des banques intermédiaires. On a   également reçu beaucoup d’agences de promotion des investissements venues de différents pays avec qui nous avons beaucoup échangées.

On a aussi reçu des visiteurs externes comme  des investisseurs Canadiens qui exportent des produits sénégalais et qui sont intéressés par l’exploitation de produits énergétiques. Au Sénégal, Il y a un manque en ce qui concerne l’énergie.

C’était des interactions très positives et très prometteuses dont on espère qu’elles débouchent sur des partenariats très concrets qui permettront d’augmenter le volume de nos interventions en direction du secteur privé et booster les échanges entre pays membres de l’OCI.

Parlez-nous maintenant des  projets et perspectives de votre banque en Afrique ?

Nous continuerons de multiplier  nos interventions dans des secteurs divers : dans l’éducation, dans la santé, dans les ICT, dans le pétrole et le gaz, dans l’industrie pharmaceutique dans immobilier pour ne citer que ceux là. Naturellement dans l’agroalimentaire au regard des enjeux de sécurité et de souveraineté alimentaire actuels nés de la  crise. En tant que banque de développement, nous finançons presque tous les secteurs.

Nous allons travailler à maintenir notre appui aux économies locales, maintenir les partenariats avec les banques relai.




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