L’ADEPME et le Secrétariat Technique du Comité National du Suivi du Contenu Local (ST-CNSCL) ont le mercredi 24 août 2022 à Dakar un accord cadre de partenariat stratégique pour renforcer les capacités techniques; organisationnelles et financières des entreprises locales afin de leur permettre de saisir les opportunités de marchés rattachées au contenu local dans le secteur pétrolier et gazier, note un communiqué reçu par notre rédaction.
L’objectif de ce partenariat stratégique entre les deux institutions est de fortifier le secteur privé national afin qu’il puisse saisir les opportunités issues du secteur pétrolier et gazier. à travers l’éligibilité à la sous-traitance. Avec le contenu local, les entreprises ont la capacité de bénéficier de la sous-traitance des compagnies pétrolières et les Etats ne se limitent pas aux impôts et taxes.
Pour M:Idrissa Diabira le DG de l’ADEPME, cette convention de partenariat est une des réponses à ce vœu que les hydrocarbures ne sont pas un cauchemar mais peuvent être un rêve africain et le Sénégal peut être l’illustration de ce rêve africain, d’un mieux être, d’un mieux vivre; d’un partage plus juste et équitable des revenus issus du pétrole et du gaz.
A l’occasion de cette signature d’accord–cadre de partenariat, Idrissa Diabira, Directeur général de l’ADEPME, a déclaré : « Le Chef de l’Etat, S.E.M Macky Sall, a indiqué qu’il n’y a pas de fatalité a la malédiction du pétrole et du gaz en Afrique. On entend trop la rengaine assimilant l’expérience du pétrole et du gaz a un cauchemar. Or, l’exploitation des hydrocarbures peut bel et bien réduire la pauvreté, amener la prospérité et donc apporter le bonheur dans nos pays ! La condition est que le contenu local soit effectif et atteigne l’objectif de 50% sur la part des investissements ! Et cette convention que nous signons décrit la voie royale pour y parvenir ! Le contenu local peut conduire à un rêve africain, un ‘‘African Dream’’ d’un partage équitable des revenus issus des hydrocarbures. ».
Pour rappel, le contenu local se situe en moyenne en Afrique situe à 20%, ce qui est un des taux les plus faibles au monde. Alors qu’en Malaisie, le contenu local est à 70% et en Norvège à 50%. Les cosignataires de la dite convention sont d’avis que ‘‘le contenu local, à hauteur d’au moins 50% des investissements du pétrole et du gaz, est la voie royale pour permettre au Sénégal de rompre avec la tragédie africaine des hydrocarbures’’
Se félicitant de ce rapprochement avec l’ADEPME, Mor Ndiaye Mbaye, Secrétaire Technique du ST-CNSCL, a affirmé que : « le défi, c’est comment nos économies bénéficient de la filière pétrole et gaz. Le contenu local est l’aspect le plus important de gestion de ces ressources. Le modèle sénégalais est celui de contrat de recherche et de partage de revenus. La clé de répartition est la suivante : 70% vont au remboursement des investissements et 30% au partage de revenus. L’objectif assigné par le Chef de l’Etat est que l’économie nationale capte au moins la moitié de ces 70%. C’est ce qui permettra une gestion exemplaire des hydrocarbures ».
Pour ce faire; plusieurs contraintes doivent être levées pour arriver à améliorer sensiblement le taux de contenu local encore faible. Il s’agit notamment de la faible compétitivité des entreprises locales, la prédominances de l’informalité dans le tissu des entreprises (97% des entreprises recensées au Sénégal dont la majorité des PME sont dans l’informel ANSD 2017). il s’y ajoutent les déficiences ou l’absence de démarches QHSE (Qualité Hygiène, Sécurité et Environnement) professionnelles dans les entreprises etc.
A coté de ces contraintes, il y a le manque d’informations des chefs d’entreprises locales. Toutes ces contraintes sans oublier la contrainte d’accès à des financements adaptés peuvent expliquer le faible taux de participation des PME au contenu local. Le partenariat qui vient d’être signé promet d’adresser l’ensemble de ces contraintes.
Le premier pas vers cette direction c’est d’avoir un secrétariat technique; c’est d’avoir un point d’entrée de ce qui est existant en matière de marchés, d’entreprises et de potentiel pour nos PME.
Une telle alliance permettra en effet de pouvoir se donner la possibilité de savoir qui sont ces entreprises éligibles à ces dits marchés, de mettre en œuvre des Programmes d’accompagnement qui leur permettront de se renforcer, de pouvoir avoir la synergie nécessaire et de faire en sorte d’atteindre l’objectif de contenu local de 50% à l’horizon 2020 pour le Sénégal et de faire de celui-ci un modèle de rêve africain, un modèle de bénédiction des hydrocarbures.
C’est la conviction des signataires de la convention cadre de partenariat stratégique entre l’ADEPME et le ST-CNSCL.
En définitive, ce partenariat est la traduction de la commune compréhension par les dirigeants des deux entités de la convergence de leurs missions. Il convient de rappeler à ce sujet que le ST-CNSCL (Secrétariat Technique du Comité National de Suivi du Contenu Local), est l’organe de mise en œuvre de la politique de contenu local dans le secteur des hydrocarbures, sous l’égide du Ministère du Pétrole et des Energies Le ST-CNSC est en charge de la promotion de l’utilisation des biens et services nationaux dans l’ensemble de la filière gazière et pétrolière tandis que L’ADEPME, est l’agence d’exécution de référence dans l’accompagnement des PME pour l’accès au financement et aux services non-financiers,
Les deux partenaires projettent ainsi d’appuyer les entreprises pour accéder à la sous-traitance dans la filière pétrolière et gazière, et y devenir éligibles.
il est attendu de la mutualisation de leurs ressources, une meilleure efficacité dans leurs actions de renforcement de capacités des PME sénégalaises à saisir les opportunités de marché dans le secteur gazier et pétrolier à travers le contenu local.
Le Sénégal table sur des recettes avoisinant les 888 milliards F CFA sur la période 2023-2025 grâce à deux gisements très prometteurs, selon une note récemment publiée par le ministère sénégalais des Finances et du Budget. Cette projection représente près de 20 % du budget de l’État pour l’année 2022, établi à plus de 5 000 milliards de F CFA. En décembre dernier, le Natural Resource Governance Institute (NRGI) avait quant à lui évalué les recettes issues de la commercialisation de ces ressources pétro-gazières à 1,5 % du PIB ou 6 % des recettes publiques pendant 25 ans.
Il y a quelques semaines, l’ADEPME et le ST-CNSCL se sont réunis pour s’imprégner des textes et règlements qui régissent le secteur des hydrocarbures. Avec la signature de cet accord-cadre de partenariat qui se veut « dynamique et proactive», les deux parties que sont l’ADEPME et le ST-CNSCL ambitionnent de mettre en place des programmes pour que les entreprises accèdent au contenu local et deviennent éligibles à en être des acteurs.