Seynabou Amy Ka est une Sénégalaise bon teint, native de la région naturelle du Sine Saloum, au centre ouest du Sénégal qui sert depuis une quinzaine d’années au Canada comme Conseillère en relations internationales à la Ville de Montréal. Pourtant, malgré ses responsabilités, Seynabou n’en demeure pas moins une ambassadrice des produits alimentaires africains à l’international et une entrepreneure atypique à ses heures libres. En ce mois de mars dédié aux femmes, la rédaction de PME Africaines vous fait découvrir une femme africaine engagée et qui inspire.
Par Bacary SEYDI
Seynabou Amy Ka est très bien connue dans le domaine des relations internationales en qualité de Conseillère en relations internationales à la Ville de Montréal. En plus de ses énormes responsabilités, Seynabou s’est quand même trouvé une autre occupation : valoriser l’art culinaire et les produits alimentaires africains à l’international, notamment auprès de Diaspora africaine et dans son pays d’accueil, le Canada.
Une des motivations de Seynabou à se lancer dans cette aventure est de valoriser, de faire rayonner et de faire découvrir les belles facettes et les innombrables potentialités de l’Afrique à travers l’alimentation. Pour elle, il est grand temps de promouvoir « une Afrique créative, une Afrique solidaire et une Afrique entreprenante, qui croit en elle-même, une Afrique de l’excellence, capable de proposer des produits de qualité, une Afrique agréable à vivre ». Arrivée au Canada, il y a de cela 21 ans, elle a vite compris que la plupart de ses concitoyens ont une image dégradante (pauvreté, maladies, coups d’État, etc.) de son continent, longtemps véhiculée dans les médias. Elle s’est alors donnée la mission de déconstruire ce mythe et participer ainsi à réécrire l’histoire de l’Afrique loin des clichés et stéréotypes traditionnels d’une Afrique de misères, de famines, de guerres, et de fléaux.
Plus qu’une passion, la promotion du consommer local africain est avant tout l’expression de son africanité, de la promotion de l’Excellence noire. Elle est assez bien placée pour savoir que l’intelligence humaine est la chose la mieux partagée et qu’en la matière, il n’existe aucune limite. En fait, Seynabou est avant tout dans un militantisme de revendication de son africanité mais aussi de repositionnement de l’art culinaire africain dont elle pense qu’elle n’est pas assez valorisée malgré sa richesse et ses nombreuses vertus.
Parfaitement consciente de la richesse du patrimoine culinaire africain, Seynabou, est restée elle-même africaine jusqu’aux ongles – du port vestimentaire à l’assiette, de l’esprit de partage et de solidarité africain à la fidélité aux valeurs culturelles et éthiques africaines léguées par ses ancêtres ! A force de détermination et d’abnégation, Seynabou a fini par devenir un porte-étendard et une ardente défenseuse des produits africains à l’international.

Une actrice du développement dans son pays natal



Au Sénégal, dans son pays natal, Seynabou est une grande dame. Elle est vue comme un exemple de réussite sociale, mais mieux que ça, un modèle de leadership pour les jeunes filles, et les femmes.
Diplômée en Administration des Affaires de l’Université du Québec à Montréal, Seynabou est une femme pétrie de qualités. Derrière ce sourire qu’elle arbore en tout lieu et en toute circonstance, se cache en fait une forte personnalité que rien, ni personne, n’ébranle ou n’impressionne ; habituée qu’elle est à fréquenter les grands de ce monde. Son engagement dans la promotion économique des femmes et des jeunes, son leadership naturel et son expérience en relations internationales ont fini en effet de faire d’elle un modèle pour les filles et les femmes de son pays. « Seynabou, est un exemple de modestie, de persévérance, de professionnalisme, d’efficacité et de grande générosité pour toutes les jeunes filles du Sénégal et d’Afrique », témoigne une connaissance proche.
Elle s’investit beaucoup dans des projets de développement de l’entrepreneuriat féminin et des jeunes et dans l’égalité homme / femme. C’est grâce à elle que la Couveuse d’entreprise pour la Promotion de l’Emploi par la Micro-entreprise de la Ville de Dakar, (la CEPEM), a pu se procurer un certain nombre de partenaires internationaux comme la Ville de Montréal et l’Ecole des Entrepreneurs du Québec (EEQ). Le dernier partenariat en date, c’est avec les Offices Jeunesse internationaux du Québec (LOJIQ) qui a permis de signer une entente pour le renforcement de l’entrepreneuriat, le partage d’expérience et l’accroissement du leadership des jeunes entrepreneurs sénégalais et québécois .
En mars 2022, une Pme locale de l’agroalimentaire, SEN BIO JUS, au Sénégal l’a récemment désignée marraine de la cérémonie de lancement de son réseau de distribution.
Elle a aussi été choisie dans la même année 2022 comme Marraine du dernier concours régional de dictée organisé par le lycée mythique Blaise Diagne de Dakar dans le sillage des activités d’animation scientifique de la Bibliothèque dédiée à la femme dudit lycée. Ce concours de dictée qui est organisé depuis 31 ans et soutenu par la fondation Heinrich Bolt, est destiné aux jeunes filles élèves de la région de Dakar. Il vise à stimuler l’excellence et un leadership précoce auprès des jeunes filles en leur montrant des femmes qui ont un leadership incontesté.
Plus récemment en collaboration avec l’Association sénégalaise des femmes diplômées des universités (ASFDU), Seynabou a mobilisé plus 60 filles issues des milieux urbains et ruraux de plusieurs régions du Sénégal dont Kédougou, Kaolack, Nioro, Thiès, St-Louis, Ziguinchor et Dakar, pour qu’elles participent au Programme Technovation Montréal. Il s’agit d’une compétition internationale de création d’applications mobiles qui vise à développer les compétences en technologie et en entrepreneuriat chez les jeunes filles. Cette initiative, réduira l’écart entre les hommes et les femmes dans le domaine des technologies, en encourageant les filles à développer leurs compétences techniques, leur leadership, leur esprit entrepreneurial, ainsi que leur capacité à générer un impact social positif par le biais de la technologie et ultimement, les encourager à faire carrière dans ce domaine.
Se décomplexer de la nourriture d’ailleurs


Au Canada, Seynabou bénéficie d’une appréciation positive de ses collaborateurs au sein de l’appareil municipal, où elle travaille depuis seize ans. Seynabou est en charge des relations bilatérales avec les villes africaines, haïtiennes, maghrébines et européennes. Elle pilote les dossiers de la Francophonie, de l’économie sociale et solidaire, des actions humanitaires, de la Jeunesse, de l’Égalité des femmes, de la Solidarité et du développement international. Elle s’occupe également de la coopération internationale et elle a d’ailleurs coordonné deux projets en Haïti, sur le renforcement institutionnel de Port-au-Prince et sur l’informatisation du registre foncier. Cela lui a valu un Prix de la Fédération canadienne des municipalités pour sa contribution exceptionnelle, son engagement, son leadership et sa capacité d’innovation aux programmes internationaux. En mars 2022, Seynabou a reçu des mains du Maire de Dakar M. Barthélémy Toye Dias, une distinction qui reconnaît et souligne son engagement et son dévouement à la réussite du Projet de renforcement des capacités de la Couveuse entrepreneuriale de Dakar, la CEPEM.
Mais Seynabou Amy Ka a une autre facette pas très bien connue ; c’est une entrepreneure atypique dans le domaine agroalimentaire et une militante convaincue du rayonnement et du positionnement de l’Afrique à travers l’alimentation.
Seynabou s’est donnée pour mission d’éveiller les consciences sur la richesse du patrimoine culinaire africain et sur les bienfaits des produits alimentaires africains. Pour Seynabou, les africains doivent être fiers de leur alimentation. « On doit arrêter d’envier les autres. On a de bons produits mais il faut les valoriser et les rendre attrayants. ». Cet éveil des consciences est essentiel auprès de la jeunesse qui est attirée par les boissons gazeuses et le fast-food.
Cela passe par la connaissance de ce patrimoine et de son apport nutritif comparé à ce qui leur est proposé. D’où le penchant de Seynabou pour la quête de savoir scientifique sur les produits alimentaires africains comme le pain de singe, ou fruit du baobab, le Moringa ou nebedaye en langue Wolof, l’hibiscus ou le bissap, le mil, le fonio (une céréale locale au Sénégal) entre autres produits. Elle a une connaissance fine de l’ensemble des produits qu’elle promeut à force d’éplucher toutes les revues scientifiques sur les produits alimentaires africains qu’elle trouve sur son chemin.
Seynabou ne rate aucune occasion pour sensibiliser notamment les jeunes sur l’importance de consommer les produits d’origine africaine qui sont bons pour la santé et bons au goût. Elle organise des ateliers pour leur montrer combien c’est facile de préparer les produits. L’engouement que cette découverte suscite auprès des jeunes l’encourage et la motive.
Faire connaitre les vertus des produits alimentaires d’origine africaine : un pari en passe d’être réussi !


Seynabou met l’emphase sur les vertus et les bienfaits des produits alimentaires. La documentation sur les produits africains est une dimension importante dans la stratégie de promotion des produits locaux. En plus des informations disponibles sur l’Internet, Seynabou travaille avec Dr Seydou Ka, PhD en chimie organique/Phytochimie/Biologie cellulaire et moléculaire qui effectue une revue des articles scientifiques sur les produits alimentaires. Et elle élabore des fiches informationnelles sur chaque produit dans lesquelles, se trouvent la description, les bienfaits et vertus, l’utilité et le mode de préparation etc. C’est une façon de permettre aux consommateurs de connaître les produits et contribuant ainsi à l’édification d’une mémoire collective. Ses recherches l’ont amenée à savoir que le moringa est un super aliment et qu’il peut soigner plus de trois cent maladies. Que le fruit du baobab est une pharmacie de vitalité, qui retarde le vieillissement de la peau en plus d’être antioxydant. Les fleurs de bissap – hibiscus régulent la pression artérielle, réduit le taux de cholestérol.
En cette année internationale du mil, proclamée par l’ONU, Seynabou souhaite faire connaître ses mille et une vertus. En effet, le mil ou millet contribue à contrôler le niveau de glucose sanguin chez les diabétiques, en plus d’être riche en fer, fibres, vitamines et protéines. Le mil joue un rôle essentiel pour atteindre la sécurité alimentaire mondiale. Elle compte organiser des ateliers pour présenter les multiples recettes possibles avec le mil : des entrées en passant par les plats principaux et les desserts. Tout au long de l’année, elle va promouvoir le savoir-faire des femmes qui transforment le mil en sankhal – brisures, soungouf-farine, arraw -granules, thièré-couscous et thiacri-gruau. Seynabou aime bien rappeler qu’en déclarant 2013 Année internationale du quinoa, l’Assemblée générale de l’ONU a propulsé cet aliment, qui est ainsi devenu incontournable dans l’espace culinaire mondial. Aujourd’hui les recettes de vente du quinoa se chiffrent en milliards de dollars. C’est ce vœu qu’elle formule pour le mil afin que les cultivateurs, les producteurs et surtout les femmes qui transforment puissent améliorer leurs conditions de vie.
En fin de compte, connaitre la valeur nutritive d’un aliment et partager cette information avec les clients est une démarche à la fois rationnelle et commerciale permettant de renforcer l’attractivité des produits, de prendre conscience de la richesse de la nourriture africaine et de pousser les clients à sa consommation. Cette démarche plutôt originale de promotion des produits locaux et de la cuisine africaine a commencé a porté ses fruits puisque les produits de Seynabou se vendent très bien. « Les fleurs d’hibiscus sont très prisées pour les kombucha ou boissons alcoolisées », renseigne Seynabou. Les témoignages de ses clients ne disent pas le contraire. « Seynabou, tu nous a réconciliés avec des produits alimentaires de chez-nous. On avait abandonné le thiéré à cause des impuretés, mais nous sommes revenus vers le Thièré grâce à toi » disent certains africains de la Diaspora.
Des Innovations de taille dans la promotion des produits locaux africains

La valorisation et l’attractivité des produits alimentaires passent incontestablement par la création ou l’adaptation de nouvelles recettes ; ce savoir-faire qu’elle a d’allier les recettes de maman avec celles d’ailleurs car « il faut trouver les moyens d’adapter les produits aux recettes d’ici ». C’est la botte secrète de Seynabou qui la pousse à créer de nouvelles recettes comme une salade avec le sankhal-brisures de mil ; des crêpes avec le fonio, des muffins et pancakes avec de la farine de mil, etc. Elle propose la poudre du fruit du baobab ou le bissap en smoothie (mélange de lait avec des fruits surgelés). Seynabou propose à des chefs cuisiniers des produits alimentaires africains. C’est ainsi qu’une Pâtissière sénégalaise a concocté une tarte au bissap et d’autres chefs ont remplacés le riz avec les brisures de mil dans différentes sauces. Elle fait des marmelades, beignets glacés avec le fruit du baobab, de la confiture et du yogourt au bissap.
Seynabou a apporté beaucoup d’innovations dans la promotion des produits locaux africains. La Boutique en Ligne Nabooboutique est tout simplement une vitrine exquise de mets et de produits africains.
Particulièrement méticuleuse, Seynabou travaille soigneusement la présentation des produits qu’elle commercialise ; aussi bien dans le choix de l’emballage, son design que l’étiquetage. Convaincue qu’une mauvaise présentation des produits n’aide en rien l’attrait qu’ils doivent susciter auprès de la clientèle, quelle qu’en soit leur qualité, Seynabou ne ménage aucun effort pour améliorer chaque jour davantage la présentation de ses produits.
Rien n’est laissé au hasard dans la présentation des produits. La cause semble être entendue pour elle car « tout ce qui beau, est attrayant. C’est ce qu’on veut montrer », explique-t-elle. Ne ratant aucune occasion pour promouvoir l’Afrique, elle utilise des calebasses et ustensiles confectionnés en Afrique pour présenter ses produits et ainsi que les nappes en tissu traditionnel qui servent d’ornement pour attirer facilement l’attention sur le produit dans les gondoles ! C’est une manière de répondre au besoin de créer de l’attractivité autour des produits en soignant leur présentation.
Un autre aspect important de la promotion des produits locaux africains reste les séances de dégustation. Elle n’hésite pas à faire goutter ses délices aux prospects par des séances de dégustations. Selon elle, ces dernières sont essentielles. Il faut tout faire pour que les gens gouttent aux produits et il n’y a rien de tel qu’une séance de dégustation pour faire adhérer les gens aux produits.
En plus de la vente par bouche à oreilles, Seynabou a su créer son réseau de distribution avec des points de ventes fixes, des grossistes à qui elle fournit des produits, des épiceries africaines. Les réseaux sociaux sont au centre de la stratégie de distribution. Elle utilise Facebook, intagram et sa boutique en ligne pour mieux vendre ses produits : Facebook: https://www.facebook.com/Naboolaboutique
Instagram: https://www.instagram.com/seynabouamyka_naboo/
Site web: https://www.naboolaboutique.com/
Les produits sont également présents dans les foires. Seynabou participe à beaucoup de foires pour promouvoir les produits alimentaires africains.
La Boutique en Ligne Nabooboutique : une vitrine de la bonne nourriture africaine


Nabooboutique est la boutique en ligne de la compagnie familiale que Seynabou a réussi à mettre en place qui fait travailler tout un beau monde y compris des membres de la famille restés au Sénégal, et d’autres installés à l’extérieur qui participent tous à la marche de la compagnie dans un vaste élan de solidarité. C’est ainsi que son frère en France s’occupe du design et de la conception graphique des étiquettes des produits alimentaires en deux langues étrangères et des rajouts en wolof. Seynabou travaille avec tout ce beau monde dans un cadre qu’il convient d’appeler une entreprise de l’économie sociale et solidaire. Nabooboutique est aujourd’hui devenue une plateforme moderne de présentation et de vente en ligne des produits commercialisés par Seynabou. Les produits sont soigneusement préparés par des des tantes et cousines de Keur Wack, Thiarykhac, sous la supervision de sa maman. Sa sœur Touty est la représentante de la compagnie au Sénégal.
Consommation du fruit de Baobab : « une pharmacie de la vitalité »

Le fruit de Baobab appelé aussi pain de singe ou Bouye en langue Wolof, est un aliment très riche qui procure énormément de bienfaits. C’est une « pharmacie de la vitalité » assure Seynabou. Ce n’est pas pour rien que le fruit de baobab a été érigé « super-aliment » de l’année 2015 en Angleterre.
En effet, le Bouye fait un tabac en Angleterre en raison de ses qualités nutritives exceptionnelles. Son apparition sur le marché européen est certes récente, mais les propriétés nutritives du fruit du baobab créent déjà l’étonnement chez les scientifiques occidentaux. Des études récentes effectuées en Angleterre et en Allemagne ont révélé que le jus du fruit du baobab était très riche en vitamine B et contiendrait six fois plus de vitamine C que l’orange. Il aurait aussi deux fois plus de calcium que le lait et trois fois plus de fer que la viande. Des chercheurs de la Oxford Brookes University (Royaume-Uni) et de la Monash Université (Australie), ont démontré le potentiel du fruit du baobab pour sa propriété à réduire l’assimilation des glucides dans les aliments riches en glucides à la fois in vitro et in vivo.

Une autre étude aurait été menée dans ce sens. Et les résultats de celle-ci auraient confirmé que les boissons contenant du baobab réduisaient la réponse glycémique du pain blanc. Il se serait aussi avéré que l’utilisation du baobab dans la fabrication du pain allongeait le temps de dégradation des amidons en sucres assimilables. Les scientifiques pensent que la composition en fibres de ce fruit jouerait un rôle important dans le contrôle glycémique.
Seynabou redoute cependant une menace de disparition du bouye quand on regarde toutes les vertus du bouye. Le Conseil économique, social et Environnemental du Sénégal a été alerté sur la menace de disparition qui pèse sur le baobab. La préservation de cette espèce rare en voie de disparition devient dés lors une priorité au Sénégal et en Afrique selon Seynabou et interpelle le Ministère en charge de l’environnement et du développement durable du Sénégal ainsi que la Direction des eaux et forêts qui doivent prendre des mesures fortes de conservation pour assurer l’approvisionnement régulier des marchés en fruits de Baobab.
En tout état de cause, Seynabou Amy Ka ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle est réconfortée dans ses convictions chaque jour davantage par de nouvelles découvertes scientifiques qui vont dans le sens de démontrer à la face du monde les qualités nutritives des produits d’origine africaine ainsi que leur rôle méconnu d’alicament pour la plupart d’entre eux.
La crise alimentaire née de la pandémie du Covid-19 et de la crise russo-ukrainienne sans compter la crise climatique, en mettant en évidence la dépendance alimentaire du continent africain vis –à vis de l’extérieur pour nourrir sa population, ont donné raison à Seynabou déjà ragaillardie par les découvertes récentes sur le mil reconnu comme une céréale résiliente aux changements climatiques. Ces crises ont en effet montré la nécessité pour les pays africains de développer des stratégies de souveraineté alimentaire avec à la clef, cette viatique ancienne mais jamais appliquée comme il se doit en Afrique: produire localement ce que l’on consomme et consommer ce que l’on produit. En proclamant l’année 2023 année du mil, l’Assemblée Générale de l’ONU ne fait que rappeler aux africains que leur souveraineté alimentaire ne dépend que de leur bon vouloir. Un coup de semonce qui, espérons-le, ne va pas tomber dans l’oreille d’un sourd !


